Faire face à la plus grande propagation de maladies, de vermines et d’espèces envahissantes

Les changements climatiques influencent les interactions entre faune et flore qui garantissent l’équilibre des écosystèmes. La rapidité des changements climatiques et leur caractère inédit vont modifier (dans des proportions encore incertaines) les aires de répartition des espèces et les caractéristiques des milieux. Cela pourrait altérer leurs capacités à s’adapter et faire face à ces nouvelles conditions climatiques et aux nouvelles espèces nuisibles et/ou envahissantes.

Celles-ci profitent des nouvelles conditions climatiques favorables à leur développement pour s’installer et pérenniser leur présence sur des territoires sur lesquels elles étaient jusqu’alors inconnues ou peu présentes, comme la chenille processionnaire du pin (Toïgo et al., 2017), l’acarien parasite Varroa destructor qui s’attaque fortement aux colonies d’abeilles, le cynips du châtaignier ou encore le chancre du platane.

Dans ce cas, certaines espèces peuvent devenir nuisibles pour d’autres, et se développer de manière trop importante du fait de conditions plus favorables. Cette nouvelle répartition des espèces modifie également les relations entre les différentes populations et notamment entre les parasites et hôtes.

Pour les végétaux, d’autres facteurs entrent en jeu dans la propagation des maladies telles que l’humidité des sols et de l’atmosphère et les températures moyennes. Globalement, les changements climatiques influencent la dissémination et l’apparition de nouveaux ravageurs à travers plusieurs facteurs : les nouvelles conditions climatiques et environnementales, qui vont créer des espaces propices au développement d’espèces nuisibles et/ou envahissantes et renforcer leur capacité de développement et d’expansion (comme c’est le cas avec la balsamine de l’Himalaya ou la jussie dans certains lacs), et enfin la fréquence et l’intensité des états de stress abiotique, qui rendraient les cultures plus sensibles et plus vulnérables aux attaques des organismes pathogènes (OPCC, 2018).

Une des activités les plus répandues dans les zones de montagnes n’est pas épargnée car l’élevage est confronté à de nombreuses maladies émergentes qui touchent le bétail. Le développement de ces maladies impacte la santé des animaux d’élevage, leur bien-être, leurs performances reproductives, et plus globalement leur résistance aux maladies. Certaines maladies ont connu une recrudescence au cours des dernières années, telles que la leishmaniose, la maladie de la langue bleue, la fièvre hémorragique Crimée-Congo.

A ces maladies s’ajoutent d’autres phénomènes qui fragilisent la résistance des animaux, tels que les périodes de stress thermique (augmentation de la fréquence respiratoire, de la transpiration et de la consommation d’eau pour compenser la hausse de la température corporelle, mais aussi réduction de la consommation d’aliments et de l’activité métabolique), ou de stress hydrique (déshydratation) (OPCC, 2018).