Cartographie des milieux montagnards d’Occitanie : éléments de contexte et évolutions climatiques

Les milieux montagnards en Occitanie regroupent deux grands ensembles : 75 % du massif pyrénéen (montagnes, vallées et piémont : sud des Hautes-Pyrénées, Haute-Garonne et Ariège, sud de l’Aude et ouest des Pyrénées-Orientales) et 26 % du Massif central (monts et plateaux : Aveyron et Lozère, centre et nord du Lot, est du Tarn-et-Garonne et du Tarn, nord de l’Aude, de l’Hérault et du Gard). Le massif des Pyrénées est caractérisé par des paysages de montagnes (le long de la frontière franco-espagnole et sur les deux versants, le point culminant en France est le Vignemale, qui culmine à 3298 m d’altitude), et des paysages de piémont (plus au nord, côté français) (figure 7.1).

Dans le Massif central, l’altitude y est moins élevée (1699 m pour le point culminant, le Mont Lozère), l’activité la plus répandue est l’élevage et l’exploitation forestière et les industries agro-alimentaires y sont fortement représentées. A l’échelle de la région, six Parcs Naturels Régionaux (sur sept) et les deux Parcs Nationaux d’Occitanie (Cévennes et Pyrénées) sont situés en zone de montagne. Ces deux espaces représentent 55 % du territoire de la région et s’étalent sur 12 des 13 départements d’Occitanie, mais ne comptent que 20 % de la population, soit 1,2 millions d’habitants (Plan Montagnes 2018-2025).

Figure 7.1. Cartographie des grandes entités naturelles d’Occitanie.
(Source : Ecosphere, Région Occitanie, 2018)

Figure 7.2. Évolution de l’anomalie moyenne annuelle de (a) température maximale, (b) température minimale et (c) précipitation moyenne pour les Pyrénées. Les écarts entre les projections de températures minimales et maximales selon les 3 scénarios RCP (Representative Common Pathway – scénarios de trajectoire du forçage radiatif jusqu’à l’horizon 2300 établis par le GIEC) analysés sont plus prononcés à la fin du siècle.
(Source : Projet CLIMPY 2016-2019)

Les régions de montagne d’Occitanie s’inscrivent dans une dynamique climatique similaire aux autres milieux montagnards en France et dans le monde. Les tendances récentes observées sur les températures (figures 7.2 et 7.3), la pluviométrie (figure 7.2) et l’enneigement (figures 7.4 et 7.5), mais aussi la rapidité de ces changements ont déjà des conséquences directes et indirectes sur les écosystèmes des milieux montagnards et les activités et populations qui s’y trouvent.

Ces écosystèmes, du fait de leurs caractéristiques (altitude, climat spécifique, biodiversité endémique) sont particulièrement sensibles aux modifications du climat, dont certains effets sont déjà identifiés (quantité et saisonnalité des eaux de ruissellement, augmentation hivernale et diminution estivale des apports en eau, productivité des centrales hydroélectriques, fonte nivale précoce, impacts sur le tourisme et autres activités culturelles etc. (GIEC, 2019).

Figure 7.2. Évolution des températures selon trois horizons temporels et selon les différents RCP, moyenne des différents modèles employés (19 et 15 modèles pour les RCP8.5 et 4.5 respectivement), d’après OPCC (2018).
(Source : Projet CLIMPY 2016-2019).

Figure 7.4. Évolution moyenne projetée de l’enneigement dans les Pyrénées orientales françaises, exprimée en % de diminution par rapport à la valeur moyenne de la période de référence 1986-2005 et en fonction de l’altitude.
(Source : voir section analyse, géoportail OPCC 2021).

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