Introduction

Béatrice JALENQUES-VIGOUROUX (INSA – LERASS), Elsa CAUSSE (UN – CHROME)

Pour s’adapter aux changements climatiques, ou tenter d’en diminuer la portée, il est de plus en plus évident et nécessaire d’opérer une transformation majeure des modes de vie, en parallèle des progrès techniques pouvant être réalisés dans certains secteurs. De fait, « la » solution technique ne peut prendre place que dans un cadre social adéquat, transformé, modifié, en transition( s), sous peine d’une totale inefficacité, voire même d’effet pervers.

Or, si l’on constate que la préoccupation pour la préservation de l’environnement et des ressources est de plus en plus présente dans le discours public, que l’ensemble de la population se dit préoccupée par les questions climatiques, force est de constater que cela ne se traduit pas systématiquement par des actions concrètes. Dans ce contexte de transition, le concours de plusieurs disciplines spécialistes de la communication et du changement comportemental est nécessaire pour décrire et comprendre ce décalage et permettre de promouvoir des modes de vie favorisant l’adaptation aux changements climatiques tout en étant bien acceptés par les populations.

Ce chapitre est orienté vers l’éclaircissement des ressorts psychologiques à l’origine du passage à l’action chez les individus. En point aveugle, nous noterons donc qu’il aborde assez peu le champ de la communication environnementale proprement dite (communication responsable, récit environnemental, médias et environnement, etc.), même s’il traite de la communication engageante.

Après une première étude sur les ressentis des citadins face aux « fournaises urbaines », ce chapitre présente d’abord deux contributions montrant l’écart entre volonté d’agir et action. Puis il pointe l’envie chez un public profane de s’emparer d’informations scientifiques de haut niveau, telles que les probabilités, afin d’agir de façon plus informée. Ensuite, plusieurs leviers d’action sont présentés : la place du collectif pour faciliter le changement individuel, la place de l’éducation, la communication engageante et les nudges notamment. Enfin, les dernières contributions concluent sur l’idée que ces recherches nécessitent une pratique scientifique différente, davantage « participative », c’est-à-dire davantage à l’intersection de savoirs profanes et savants.