Conclusion

Elsa CAUSSE (UN – CHROME), Béatrice JALENQUES-VIGOUROUX (UM – CEPREM)

A bien noter pour le lecteur, tout un pan de la communication environnementale est peu visible ici, il ne faudrait donc pas conclure que ce chapitre permette de prendre en compte tous les aspects de ce sujet. Les chercheurs en communication environnementale travaillent habituellement à l’échelle nationale et pas seulement à l’échelle d’un territoire comme celui de l’Occitanie, d’où ce manque.

Néanmoins, plusieurs aspects sont à retenir : l’efficacité de la communication engageante, mais dans un cadre très spécifique, l’efficacité des nudges mais également de la prise de conscience qui constitue toujours le préalable indispensable à l’action, bien qu’elle prenne un temps plus ou moins long.

Certaines pratiques apparemment efficaces ne le seraient que sur le court terme. L’efficacité d’une pratique doit donc toujours être considérée avec une grande prudence. Par ailleurs, nous tenons à souligner que les questions éthiques, non présentées ici, sont pourtant bien sous-jacentes aux pratiques de communication orientées vers le changement comportemental. Se posent alors les questions du libre-arbitre, de l’influence, de la persuasion, mais aussi de la manipulation.

Cela renvoie à la nécessité de la mise en place de gardefous afin d’éviter les pratiques non respectueuses de ce libre-arbitre.

La transition nécessite des pratiques de communication qui permettent aux individus et aux collectifs constitués de dialoguer entre eux, à propos d’une action à mener, et pas d’agir directement en appliquant sans réfléchir ce qui est proposé.

Ce dialogue, ces dialogues, toujours à organiser, pourraient permettre de constituer une identité environnementale collective dont la mise en acte pourrait se traduire par des actions concrètes en cohérence avec cette nouvelle identité. Quand nous introduisons cette notion d’identité environnementale, il est finalement question de changements sociétaux profonds.

Ces changements majeurs sont difficiles à observer pour les chercheurs condamnés à des terrains souvent étroits pour des raisons de faisabilité. Mais ces chercheurs parviennent néanmoins à montrer la complexité des mutations en cours, comme certaines contributions de ce chapitre le laissent voir, et mettent ainsi en lumière certains leviers d’action.

Figure 12.5. Chercheurs et viticulteurs de Banyuls étudiant sur le terrain les options de réorganisation spatiale du vignoble, projet LACCAVE.
(Source : Étienne Delay, 2017)